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Terrasse du Musée Picasso avec une sculpture de Germaine Richier 

Le jeudi 7 décembre 2023

Germaine Richier, grande sculptrice et femme d’exception

Germaine Richier (1902-1959) est aujourd’hui enfin considérée comme une des plus grandes sculptrices du XXe siècle. Contemporaine de Giacometti, elle est longtemps restée dissimulée dans son ombre. Elle constitue pourtant une sorte de lien entre la tradition d’Auguste Rodin et l’inventivité de César. Avec l’appui de nombreux documents, Amélie d’Arschot nous fera découvrir cette femme de talent, consacrée récemment par une magnifique exposition au Centre Pompidou à Paris.

Lorsque l’on pense à la sculpture de la première partie du XXe siècle, surgissent aussitôt les noms prestigieux de Giacometti, Brancusi, César, ou Calder. Le monde de la sculpture est alors un monde essentiellement masculin. Camille Claudel sera l’exception qui en confirme la règle. Le terme « sculptrice » étant considéré comme une faute de français ou de bon goût, on évoque alors la femme-sculpteur.

Née en 1902 dans les Bouches du Rhône, Germaine Richier grandit dans une propriété familiale proche de Montpellier où elle passera des jours heureux et sera imprégnée par la beauté de la nature. Décidant d’aller étudier à l’école des Beaux-Arts de Montpellier, elle suivra un enseignement assez classique en matière de sculpture. Rapidement, son talent saute aux yeux de ses maîtres et elle suivra des cours dans l’atelier privé d’un sculpteur de renom : Antoine Bourdelle.

Elle manifeste une imagination créatrice, une originalité par son œuvre burinée comme l’écorce des arbres. Centrée sur l'humain, son travail conviera aussi le monde animal et végétal, créant de fantastiques figures hybrides. Elle affirmera toutefois que toutes ses sculptures même les plus imaginées partent toujours de quelque chose de vrai, d’une vérité organique.

Participant à des nombreuses expositions, Germaine Richier a connu le succès de son vivant.
Cependant aujourd’hui, elle n’a pas encore la place qu’elle mérite. On pourrait dire que Richer est morte deux fois, une première fois en 1959 et la seconde fois, avec son oubli au cours des années soixante, la plaçant dans l’ombre des immenses araignées de Louise Bourgeois. Depuis une quinzaine d’années, de nombreux musées tâchent de la ressusciter grâce à de superbes expositions

Amélie d’Arschot, historienne et conférencière passionnée
Amélie d’Arschot nous enchante à chaque conférence par son érudition et son talent à nous faire (re)découvrir des personnages historiques ou issus du monde des arts. Aaprès cette évocation Germaine Richier n'était plus une inconnue pour nous.