du mardi 1er au dimanche 6 avril 2025

Les multiples visages de la Sérénissime Murano et Trévise

Alors qu’on croit la connaître, la lagune de Venise et le Veneto nous réservent encore bien des surprises. Entre évasion dans la sérénité des paysages lagunaires, leurs faune et flore étonnantes, l’histoire séculaire des sites, l’art et la beauté présents de toutes parts; une fois de plus nous avons eu des étoiles dans les yeux ! Notre programme nous réservait la magie des îles, la poésie de la lagune et de la navigation. Il nous a aussi fait découvrir de nouvelles perles de « l’Etat de terre » de la Sérénissime République de Venise.

Murano

D’une superficie de 1,17km carrés et partagée en deux par un Grand Canal, traversé par un seul pont, Murano est en quelque sorte une petite Venise et fut – du temps des romains - une des portes d’Altino. En 1201, la Sérénissime obligea les verriers de la ville à installer leurs fours sur l’île de Murano. Ils voulaient se prémunir des incendies provoqués par les fours mais aussi préserver jalousement les secrets de fabrication de leurs merveilles en verre demandées dans toute l’Europe. Leur production était très réglementée et se transmettait de père en fils. C’est ainsi que naquirent des lignées de grands verriers. Pour certains nous avons encore retrouvé leurs noms : Ballarin, Barrovier & Toso, Seguso, Venini...
Nous avons goûté à l’ambiance particulière et au calme de Murano en fin de journée après le départ des touristes et nous nous sommes souvenu qu’elle fut aussi fréquentée par les plus grands, comme le décrivit si bien Casanova, avant que Napoléon ne détruise ses palais et ses casinos.

La lagune Nord et la lagune Sud en Bragozzo

Nous avons fait ces belles promenades à bord d’un Bragozzo, un bateau de pêche développé au XIXème siècle, robuste, efficace et à fond plat pour naviguer sur les hauts fonds de la lagune. Une évasion totale au sein de paysages baignés par une incroyable lumière dont les couleurs se reflètent dans l’eau. Parmi nos visites, le Lazzaretto Nuovo et l’histoire de la santé, Lio Piccolo et ses nuées d’oiseaux, San Servolo et son musée de la folie, Pellestrina avec ses murazzi et son sympathique restaurant Da Celeste, les viviers des pêcheurs de moules du projet Mitilla.

Le Fleuve Sile

Notre bragozzo nous a fait découvrir le charme du fleuve de résurgence le plus long d’Europe, à travers les villages traditionnels et les vues panoramiques le long de villas vénitiennes. Nous ferons halte à Casale sur Sile pour déjeuner le long du fleuve et débarquerons à Casier où se trouve le mystérieux cimetière des “burci” ces grands bateaux en bois à fond plat utilisés pendant des siècles pour le transport fluvial et lagunaire.

Trévise

D’origine romaine Trévise (Tervisium) – à 28 km au nord de Venise – fut entourée de remparts au début du XVIème siècle. Les Vénitiens en firent un des bastions du « Stato da terra » pour la défense contre la ligue de Cambrai. Trévise fut cruellement bombardée durant la seconde guerre mondiale et de nombreuses structures médiévales furent détruites. Toutefois l’ensemble monumental du moyen-âge et de la renaissance fut restauré et nous avons admiré le centre ville avec e.a. la Piazza dei Signori, le Palazzo del Trecento et la loggia dei Cavalieri.

Antonio Canova à Possagno

Le plus grand sculpteur néo-classique Antonio Canova est né dans la petite ville de Possagno en 1757 au sein d’une famille de tailleurs de pierre. Il est renommé pour la délicatesse, l’élégance, la pureté des formes et l’expression des physionomies de ses sculptures sur marbre. Souvenezvous de la statue de Pauline Bonaparte à la Villa Borghèse à Rome ! Nous visiterons la maison natale de Canova, le Tempio Canovanio où se trouve sa dépouille, et surtout la plus grande gypsothèque d’Europe dédiée à l’oeuvre du grand maître. Une incroyable collection de plâtres originaux de ses oeuvres est magistralement mise en scène et en lumière par le grand architecte contemporain Carlo Scarpa. Une visite qui - à elle seule – vaut le voyage !

La villa palladienne Barbaro à Maser

De 1550 à 1560, Daniel Barbaro, féru d’architecture travailla avec Palladio pour l’édification de cette superbe villa et Véronèse pour sa décoration. Ce dernier y réalisa ce qui est considéré comme le plus accompli de ses cycles de fresques dans le Veneto. Après avoir appartenu au dernier doge de Venise, Ludovico Manin, la villa est aujourd’hui au centre d’un domaine viticole où nous avons déjeuné.