BnF, département des Manuscrits
le mardi 18 février 2025
Sous le règne de Charles VII, l’art connaît un extraordinaire renouveau artistique. Patrick Weber nous proposait de découvrir cette riche période entre Moyen-Âge et Renaissance, entre Flandre et France. L’exposition « Les arts en France sous Charles VII » du musée de Cluny avait mis en lumière ce moment charnière de l’histoire de l’art.
À partir des années 1420, pendant la guerre de Cent Ans, le royaume de France connaît de profondes mutations politiques et artistiques. Dans le nord du royaume, occupé par les Anglais et les Bourguignons, de multiples foyers artistiques émergent. Quand le dauphin Charles parvient à reconquérir son trône - grâce à Jeanne d’Arc notamment - puis son royaume, les conditions d’un renouveau sont réunies.
De grands commanditaires, comme Jacques Coeur, font appel à une nouvelle génération d’artistes. Ces derniers se convertissent au réalisme à la flamande, qualifié d’ars nova, en plein essor notamment avec Jan van Eyck. A travers l’influence italienne, ils s’imprègnent de l’héritage antique développé par des artistes comme Filippo Brunelleschi, Donatello ou Giovanni Bellini. La création artistique entre en rupture progressive avec le gothique international et se tourne vers une nouvelle vision de la réalité, prémices de la Renaissance.
L’expo du Musée de Cluny montrait l’étonnante diversité de la production artistique pendant le règne de Charles VII. De prestigieux manuscrits enluminés, peintures, sculptures, pièces d’orfèvrerie, vitraux et tapisseries. Des oeuvres exceptionnelles comme le dais de Charles VII, le manuscrit des Grandes Heures de Rohan ou le tableau de l’Annonciation d’Aix par Barthélémy d’Eyck, peintre du duc René d’Anjou qui enlumine son Livre des tournois. Jean Fouquet, l’un des plus grands peintres français du XVe siècle. Enlumineur de génie, il est l’auteur du célèbre portrait peint sur bois de Charles VII, un des chefs-d’oeuvre du Louvre.